Menlook est un site ecommerce de mode masculine développé sous Prestashop, qui existe depuis un peu plus d’un an, donc encore plutôt jeune.
Parmi les 6 finalistes des « Espoirs Ecommerce FEVAD » 2011, vous allez voir, par le biais d’un des fondateurs, Marc Ménasé, que le business model de Menlook fait en fait partie de tout un plan média online bien ficelé, par le biais de la maison mère Meninvest.
Marc Ménasé, ex Kelkoo, est connu pour avoir été un des fondateurs de Nextedia (devenu Next-Idea après la revente, décision pour le moins surprenante vu la très forte notoriété qu’avait la marque Netxtedia).
Voici donc l’interview n°4, bonne lecture !
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Bonjour Marc, et bravo pour cette place parmi les finalistes.
Quel est le business model de Menlook ? Son ambition ?
Nous souhaitions monter un groupe digital ciblé sur le marché des hommes, et Menlook en est une pierre angulaire. C’est le côté ecommerce.
Nous nous sommes posé la question de comment monter un tel groupe digital, et notre stratégie a été de répondre à 3 business models :
La marge d’abord, via un ou plusieurs ecommerces. Menlook, bien sûr, mais aussi Saintsens.com pour la chemise sur mesure et Timefy, montres en ligne (avec Benoit Chopin ex-Madeindesign et Kingjouet).
Menlook, puisqu’il s’agit de lui dans cette interview, c’est 160 marques, plus une marque en propre, en prêt-à-porter, accessoires, cosmétique, chaussures, 10.00 modèles en stock, ce qui nous place comme le premier site homme des pure-players en France.
Etre pure-player et signer 160 marques en moins d’un an, c’est presque un exploit…
Oui, et cela a été un travail de tous les jours avec une équipe d’experts et de passionnés de la mode. Notre levée de fond et le réseau que j’avais construit à l’époque Nextedia nous ont aussi beaucoup aidé.
Et surtout, l’enjeu sur Menlook est de mettre en scène les marques sur internet dans un environnement qualitatif. Chez Menlook on peut trouver des exclusivités web. Nous avons déployé un onglet « exclusivité » dans notre nouvelle version. Et pour vous donner quelques exemples, nous distribuons la produits exclusifs de marques comme Paul & Joe ou encore Tommy Hilfiger.
C’est ça Menlook !
Et tes autres ecommerce? Que peux-tu nous dire la-dessus ?
On a des marques propres, Saint Sens, chemise sur mesure en ligne. Et bientôt, nous proposerons des costumes et polos sur mesure. Maintenant que nous maitrisons le sur-mesure sur Internet, nous avons décidé de nous diversifier et d’élargir le catalogue produit pour répondre à la demande montante de customisation.
On a aussi Timefy, on est distributeur, un vertical sur la montre. Seule façon de réussir : être hyper vertical. Les secteurs de niches.
On est très content, car on s’est lancé dans la montre design, on est dans le top 3 de ventes en ligne sur certaines des 50 marques.
Un site Ecommerce est très créateur de valeurs car dans le e-commerce on se déploie rapidement. Passé un certain cap, les investissements sont très coûteux mais le jeu en vaut la chandelle.
A ce département Ecommerce, est accolé un département « Média ». On retrouve ici ton expérience Nextedia.
Il y a effectivement, ensuite, l’aspect média :
On est accrédité éditeur de presse en ligne, sur le même modèle Menly.fr (500kU/mois) : high-tech, mode, voyage, buzz (humour politique).
Nous avons en plus deux autres média verticaux, un sur l’automobile (le 3ème centre d’intérêt des hommes) : Autonews.fr, et le Menlook Mag sur la mode, recemment lancé.
Enfin, nous avons un pôle régie : Menity.
Menity vend les espaces de nos sites ; ainsi que ceux de 30 sites externes dédiés a trois centres d’intérêt importants chez les hommes (High tech, LifeStyle et Auto)
Avec 5 millions VU site-centric, nous sommes la première régie en affinité avec les hommes CSP+ de 25 à 49 ans, devant Lefigaro, Boursorama, ou même L’équipe. (source Nielsen – Mediamétrie)
C’est assez génial, car on travaille avec des grands annonceurs (Microsoft,Galerylafayette, Samsung, Land Rover , Nivéa, etc…), car ils ont enfin trouvé une régie prémium 100% masculine.
Notre point fort ? On sait que 90% de nos lecteurs sont des hommes.
Voici comment nous analysons le marché :
- les plus de 40 ans : ils ont besoin, ils consomment. Peu de récurrence, et vont à l’essentiel. Pas de prescription possible. Ils restent très fideles aux marques.
- les moins de 40 ans se rapprochent plus de la femme dans leur acte d’achat : curiosité, aspirationnel, envie de découverte. Cela crée de la dynamique. Santé, beauté, mode, etc.. Aussi bien dans le e-commerce que dans un magazine.
- Enfin, les jeunes qui ont 20 ans et qui sont nés avec internet dans les mains : on y observe un grand mouvement vers le online, les magasins ont du souci à se faire.
Comment est organisée l’équipe ?
Nous sommes une équipe de 50 personnes.
Nous avons fait une levée de fonds via Axa, Private Equity et Partech Venture.
Tout cela nous permet d’arriver face aux marques avec une vraie promesse : la meilleure visibilité sur le marché « masculin ». Publicité via notre régie et merchandising, via nos ecommerces !
C’est effectivement un travail impressionnant. Surtout dans ce court laps de temps.
Quel est ton avis sur Le web 2.0 ?
Personne n’a trouvé l’équation économique sur l’Ecommerce et les réseaux sociaux. Ce n’est pas possible, à date, d’avoir trouvé cette bonne équation. Mais c’est générateur de valeur, et il y a quelques pistes que nous avons explorées et que je vous propose ici :
- Acquisition de clients : il faut mettre les modules sociaux sur vos fiches produits « like, share sur les fiches produits ». Nous avons à peu prés 3 ou 4 clics pour après un « Like ».
- Deuxième donnée : le trafic en « referer » le plus en progression.
- Pour continuer dans la partie acquisition. La courte durée de vie des bannières sur FaceBook est surprenante. Il vous faudra les changer toutes les semaines minimum…. La lassitude des internautes sur FaceBook arrive très vite.
- Le physique, aussi. Nous avons ouvert quelques boutiques physiques : on fédère les communautés autour de notre zone de chalandise et faisons de l’événementiel
Mais il y a aussi un autre point : la fidélisation. Timefy n’envoie aucune newsletter. Tout passe par FaceBook. Et les résultats qu’on a en ré-achat sont supérieurs à une newsletter ! FaceBook devient un outil de CRM. Personne ne forwarde un email publicitaire, alors qu’ils peuvent « Liker » et partager l’exacte même information, si elle est sur FaceBook ! Ne calculez plus vos « taux d’ourverture », mais vos taux de « Like » ! Cela change toute la donne !
Et vous n’aurez pas non plus, de problématique de dérivabilité …..
C’est effectivement assez surprenant de voir les choses ainsi. Cela donne à réfléchir.
Que voudrais-tu dire en terme de conclusion ?
Il y a encore beaucoup à faire sur l’Ecommerce. Mais beaucoup, ne veut pas dire n’importe quoi. Je suis un entrepreneur, et, à ce titre, j’aime lancer des business et générer de l’hyper-croissance. Mais je connais autant mes points forts que mes points faibles. Et monter un site Ecommerce comme Menlook n’est pas à la portée de tout le monde.
Les investissements pour faire de l’e-commerce et batailler contre des players internationaux sont énormes. La vente en ligne n’est plus a l’heure de mettre en ligne un catalogue de vêtements hommes, mais à l’heure de travailler comme un véritable industriel si on veut performer.