Il est une heure du mat’, et je viens de faire ce que je n’aurais jamais dû faire : checker mes mails …
Je viens de recevoir un mail d’une personne que j’avais rencontrée il y a un peu plus d’un an.
Dans cet email, cette personne me propose un partenariat « parce que notre rencontre s’était vraiment bien déroulée la dernière fois » …
Well … J’dirais pas pareil de mon côté …
Voici la petite histoire. C’était donc il y a un an, un concurrent en référencement me contacte et me propose de se rencontrer « pour échanger« . Pourquoi pas, ça ne sera pas la première fois que je discute avec un concurrent, et j’espère pas la dernière.
On s’était donné RDV au Starbucks près de Opéra, là où j’avais l’habitude de proposer tous mes RDV à l’époque, puisque mon bureau était encore mon appartement, à ce moment-là.
J’arrive un peu en retard (10 minutes), ce que mon RDV me fait un peu comprendre. Bon …
On fait la queue pour commander notre café, et là, je comprends que mon Café/Muffin « made by Starbucks » ne sera pas payé par mon hôte. Venant de quelqu’un qui demande un RDV et de plus de 10 ans mon ainé (j’avais 29 ans à l’époque, je fais une estimation là …), je trouve le geste peu courtois. Mais à 7 euro 30 l’addition, je me dis que la courtoisie n’a que le prix qu’on veut bien lui accorder.
On s’assoie avec chacun son Café et son petit muffin façon « chacun-a-payé-sa-part », et il commence à m’expliquer « pourquoi il est important qu’on se rencontre » :
Lui : Face aux grosses agences de référencement, il faut que, nous, petits référenceurs, on se serre les coudes.
Moi : C’est clair ! (il est pas bon ce muffin …. trop sucré …)
Lui : Par exemple, toi, es-tu à 20 % … ? 30 % de tes capacités de travail ?
(entre Platine qui n’avait pas encore sa logistique externalisée et Blog-Ecommerce qui commençait à signer pas mal de clients depuis quelques mois, je n’éteignais jamais l’ordinateur avant 1h du mat’ 7/7 Jours. J’étais donc plutôt à 120, voire 130% de mes capacités de travail … bon …).
Moi : Entre mes 2 activités, c’est quand-même un peu chaud.
Lui : Ha bon … OK, parce que moi, avec mon associé, on se lance aussi dans le référencement naturel de sites ecommerce. Bien que ça ne soit pas notre spécialité.
Bon… là je lui explique que, entre 2 ou 3 blogs comme Blog-Ecommerce, quelques petites/moyennes agences ecommerce dans différentes villes de France qui font du bon boulot, toutes les agences web qui offrent aussi du référencement à leurs clients ecommerce, plus les Netbooster et autres Brioude qui eux signent des dizaines de contrats (ecommerce ou pas) chaque jour grâce à leur nom, le marché du référencement pour ecommerce ne me semble pas hyper top pour une boite pour qui ce n’est pas « sa spécialité ».
Lui : Oui, mais nous on va aussi construire leur ecommerce. On sous-traite tout au Maroc.
Moi : Il existe des sociétés qui proposent des logiciels ecommerce pour 100 euro/mois … Même si vous faîtes économiser la moitié à vos clients, ça ne fera que 50 euro. Je ne suis pas certain qu’une PME choisira un service hors de France pour économiser si peu.
Lui : Une PME ça veut toujours le moins chers. C’est bien connu. 50 euro c’est énorme pour une PME qui n’a pas d’argent.
Moi : Y’a quand-même des PME qu’ont de l’argent. C’est pas forcément fauché une PME.
(je commence à devenir bien agacé par tous ces stéréotypes : le marocains c’est un peu plus cher que le chinois, mais ça a l’avantage de parler français, et une PME c’est fauché et ça recherche uniquement le bon prix. Encore un autre cliché, et je me casse ! …).
Lui : En plus, on va proposer à nos clients de traduire leur site en anglais, comme ça ils pourront vendre dans le monde entier !
(et le voilà le 3ème cliché : le mythe de l’ecommerce ! J’ai vraiment l’impression de perdre mon temps, je siffle mon café et avale d’une traite le reste du muffin.)
Lui : Ben dit donc … tu le bois vite ton café.
Moi : Je dois y aller.
On se lève, sort du Starbucks et on se dit au-revoir. Je le sens très agacé, mais je le suis encore plus.
On part chacun de son côté, quand il se retourne pour m’interpeller, l’air énervé pour de bon cette fois :
Lui : Olivier ! Tu sais, t’as pas le monopole du ecommerce !!
….
‘Tain … le con … Je crois que je suis resté les yeux ouverts, la bouche aussi, avec un sentiment de surprise, de haine et de mépris. Tout mélangé… d’ailleurs, je n’ai rien pu répondre. Je crois que j’ai voulu lui faire la peau à ce moment-là ! C’était trop. Ce type m’a fait perdre mon temps, le tout dans une ambiance cauchemardesque, pour, en plus, finir en apothéose. D’un coup, comme ça, sans prévenir…
Et voilà. Un an après, un soir de Février 2009, voilà que cette personne m’envoie un email pour me proposer un partenariat… Le monde est fou parfois, non?
Alors, cher Monsieur, je ne vais, bien sûr, pas répondre à votre email, vous avez compris ma position. Par contre, je tiens à vous dire que le mépris dont vous avez fait preuve à mon égard ne vous honore pas. Du début jusqu’à la fin de notre RDV, même quand celui-ci était terminé, vous n’avez déblatéré que des sottises, du mépris, et une méconnaissance totale du métier que vous prétendez exercer.
Grâce à ce blog, j’ai rencontré beaucoup de partenaires, de bloggers, de concurrents aussi. Ou juste des rencontres, comme ça, pour discuter.
J’ai rencontré aussi quelques uns des « millionnaires du web français ». Ceux que tout le monde connait. Ces gens, à qui je n’aurais même jamais osé envoyer un email, un jour, m’ont écrit « pour qu’on se rencontre« . Ces derniers m’ont toujours encouragés. Ils m’ont donné aussi des conseils, précieux. Pas grand chose pour eux, presque une évidence. Mais tellement important pour moi.
Et bien, la différence entre ces gens et vous, sachez-le Monsieur, ce ne sont pas les Millions d’euro qu’ils ont gagné en vendant leur Start-Up. Ce ne sont pas les Millions d’euro qu’ils possèdent en stock option. Ce ne sont pas non plus les Millions d’euro qu’ils affichent sur leur compte en banque. Non. La différence entre eux et vous, Monsieur, ce sont seulement 7 euro 30.