Voici le dernier volet sur les bonnes et les mauvaises utilisations de l’affiliation : les Keyworders.
Les Keyworders sont des sociétés (en général le mari et la femme, dans 80% des cas, et qui se tirent un salaire mensuel de 20.000 euro …. oui j’ai dit mensuel …) qui achètent à votre place des clics sur les réseaux de liens sponsorisés Adwords, Yahoo et Bing (avec une large dominante Adwords, bien sûr), et qui se rémunèrent à chaque fois que vous avez une vente grâce à eux.
Certains passent en direct avec le client final (le ecommerçant, vous/moi), mais dans la majorité des cas, une agence d’affiliation fait office d’intermédiare technique et financier.
Les keyworders disent donc prendre les risques à votre place : ils payent des clics sur Adwords et vous ne les payez que s’il y a eu vente.
Ca parait génial comme concept, non ?
Et pourtant, nous sommes là dans le pire du pire de l’affiliation. On est dans ce que l’affiliation a inventé de plus vicieux, opaque et malhonnête. Non pas parce que le concept est mauvais (après tout, laissons les prendre les risques à notre place !!), mais parce que ce qui est vendu, proposé, expliqué est, en réalité, tout à fait autre chose !!!!
Bienvenue dans les méandres d’une activité aux pratiques que j’aurais nommées de mafieuses si elles n’avaient pas été légales : les Keyworders dans le ecommerce !
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Dans la mafia (décrite par les films), il y a 4 règles :
Règle n°1 : Paye notre mafia, et ton business ira bien …
Règle n°2 : la mafia ne perd jamais.
Règle n°3 : Quitte notre mafia, et ton business ira… au trou.
Règle n°4 : Tu n’es pas plus qu’un Kleenex pour la mafia : elle te remplacera.
Les keyworders sont un peu ce que la mafia serait aux ecommerçants d’une rue du sud de l’Italie : une fois que vous avez mit la main la dedans, votre business n’est plus le même.
Alors analysons ce que sont en réalité ces règles.
Règles n°1 du Keyworder :
. “Si tu veux que je prenne le “risque” d’acheter du mot clés pour toi, alors il faudra que tu acceptes que j’achète sur Adwords le nom de ton site, de ta marque (ex : “platine center”) ! Je veux que, comme dans la rue, ton enseigne m’appartienne ! Et toutes ventes qui arriveront par ce biais, tu me payeras !”
Voici l’idée qui se cache derrière : on sait que 30% des gens cliquent sur les annonces Adwords, après une recherche sur Google. Une personne souhaite revenir sur votre site pour X raisons (un ancien client, un internaute qui a retenu votre nom de site suite à une précédente visite, quelqu’un qui a lu un article de vous dans la presse …), il y a une chance sur 3 qu’il clique sur l’annonce du Keyworder et que ce dernier soit ainsi rémunéré s’il y a vente.
Quand on sait que le CPC sur un nom de site est proche de 5 centimes maximum, que monter une telle campagne Adwords prendrait 2 minutes et 30 secondes maximum et que le taux de conversion est très élevé (c’est au-moins une deuxième visite), une vraie mafia n’aurait pas trouvé meilleur moyen de faire du fric facile.
“Paye notre mafia, et ton business ira bien …”
Ce que je vous raconte est vrai et vécu.
Lorsque l’on m’a proposé les Keyworders pour Platine-Center, j’ai dit ok, car je voulais tester (et éventuellement, ensuite, en faire un article élogieux ou pas sur ce blog …). Je fus étonné lorsqu’on me demanda de “libérer” le mot clef “Platine-Center” que j’achetais sur mes campagnes Adwords.
Ayant bien compris l’objectif, j’ai refusé. 1 semaine après le Keyworder stoppait net la campagne Adwords pour mon ecommerce : “pas assez rentable !”
Du coup, on me propose un second test avec un autre Keyworder. 1 mois après idem : il jette l’éponge.
Joueur, je demande à ce qu’on m’attribue un 3éme Keyworder (“Olivier, vous savez, il n’y a en pas des tonnes de Keyworders ….C’est un métier de privilégiés ….).
Un 3éme Keyworder arrive … et là, miracle … des ventes, des vraies, alors que j’ai toujours mes propres campagnes Adwords qui tournent.
Sauf que … au bout de 2 mois, j’ai tenté d’en savoir plus. Et là, je me suis rendu compte qu’il avait acheté le mot clef “Platine Center” sur Adwords+Yahoo+Bing, alors que je l’avais interdit !
Furieux, je coupe direct mon compte Keyworder chez mon agence d’affiliation, annule toutes les ventes de cet affilié, et prépare cet article.
Votre marque, votre notoriété, votre nom commercial n’appartiennent qu’à vous. La mafia, les Keyworders n’ont aucun droit dessus, et encore moins pécunier.
Règles n°2 du Keyworder :
. “Je t’ai dit que je prenais tous les risques ? Hum … dommage … Le Keyworder, c’est comme la mafia : il ne perd jamais !”
On le voit dans l’exemple précédent : ils disent prendre des risques, mais ils n’en prennent et n’en prendront aucun.
Ils vont juste acheter les mots clés les plus rentables pour eux (dont le nom de votre marque, donc) et se faire de l’argent sur votre dos. Et “rentable” pour eux, ça veut dire que ces mots clés auraient été hyper-rentables pour vous si vous les aviez acheté vous-même. Et en ce qui concerne les mots clés rentables pour vous, mais pas pour eux, et bien faite une croix dessus. Le Keyworder ne perd jamais, et quand il y a sa marge à payer, plus la marge de l’agence d’affiliation, mécaniquement, vous passez à côté d’une bonne partie du business potentiel (votre vrai business, en fait).
Donc, ce qui est très bon pour le Keyworder, est bon pour le ecommerçant, mais ce qui est bon pour le ecommerçant, n’est que rarement bon pour le Keyworder.
Un Keyworder, ne perd jamais (règle n°2).
Règles n°3 du Keyworder :
Quitte notre mafia, et ton business ira… au trou.
Pourquoi cela ?
C’est très simple. Et encore une fois, une expérience vécue, mais par l’un de nos clients, cette fois.
Bien décidé à quitter son Keyworder, ce client prend chez nous notre offre de Mise en Place + Formation de campagne Adwords (à 900 euro, c’est Angélique chez nous qui s’en occupe) : “après tout Olivier, je suis pas plus idiot qu’un autre si on m’explique !”
Sauf que … Le Keyworder, apprenant cela, a coupé net la campagne Adwords/Yahoo/Bing, sans nous laisser le temps de prendre la relève.
Pire, il a refusé de nous fournir la liste de mots clés qu’il achetait, alors que selon les règles de Google Adwords, toute agence doit être en mesure de fournir à tout moment cette liste à son client !! Mais la mafia n’en a que faire !!
Des méthodes barbares, mal-honnêtes et qui profitent de la méconnaissance des règles par les petits ecommerçants.
Il se serait passé quoi si le commerçant en question n’avait pas eu une agence comme nous pour le former et prendre la relève ? Que fait un ecommerçant quand, au bout d’un an de confiance avec un Keyworder, ce dernier coupe le robinet du jour au lendemain ? On parle de PME/TPE là ! Avec des factures à payer, quoi qu’il arrive.
Règle n°3 : “Le jour où tu quitte la mafia, ton business ira mal.”
Ce qui m’amène à la règle n°4 …
Règle n°4 : “Tu n’es pas plus qu’un Kleenex pour le Keyworder : il te remplacera.”
Un Keyworder, vous lui donnez un pourcentage de vos ventes (disons 4%).
Question : il se passe quoi si un de vos concurrents lui propose 6% ?
Vous croyez qu’il va continuer à investir chez vous, et avoir ses propres campagnes Adwords en concurrence ? Vous croyez qu’il va dire “merci, mais je reste avec mes 4% car ce client il est gentil” ?
Non
Il ne va rien vous dire, changer les url de ses (vos ? ) campagnes Adwords pour les rediriger vers le client qui lui donne 6% !! Il continuera, par contre, à acheter votre marque (et oui !).
Pour le Keyworder, vous n’êtes qu’un Kleenex.
Et quand on sait à quel point Adwords, et Google en général, sont stratégiques pour un ecommerçant, pourquoi le sous-traiter à de telles sociétés ?
Les Keyworders sont là pour sucer votre sang, prendre le fric qu’il y a à prendre et se barrer ! Point ! Vous n’avancerez pas, avec eux.
Keyworders : c’est la pire des stratégies pour un ecommerçant.
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Conclusion ?
Ce blog est là pour rendre les ecommerçants autonomes.
Sur leur plateforme ecommerce (d’où nos partenariats), sur leur référencement naturel (il y a un transfert de connaissance dans notre prestation de référencement naturel et liens sponsorisés) et enfin sur leur stratégie emarketing en général (nous avons coulé l’agence Euro-webmarketing, souvenez-vous).
Nous souhaitons vous mettre en relation avec les meilleurs prestataires et les meilleurs méthodes emarketing. Et ce, au risque de nous mettre à dos une partie du web francophone. Une partie du web qui aurait pu nous apporter des clients, des contacts, des prospects …
Et ce “dossier”, sur l’affiliation, n’est pas pour dénigrer une partie de la profession : je souhaite juste y apporter mon point de vue, pour que, peut-être, quelques idées soient suivies.
Ainsi, je clôturerai dans un prochain article : “Idées pour une affiliation plus juste“.
Mise à jour : voici un article d’Oseox, qui donne un autre point de vue sur le Keyworders.